
14 septembre 2023
Les données dans le préhospitalier, et si l’on en parlait ?
Québec, 14 septembre 2023 | Au cœur des légendes les plus extravagantes, la question des données et de leurs utilisations dans le préhospitalier est un sujet sensible qu’il apparaît nécessaire d’éclairer dans un esprit de transparence pour les patients, mais aussi pour vous, les acteurs du terrain.
D’abord, il faut savoir qu’il y a plusieurs types de données dans le préhospitalier. Nous aborderons ici uniquement les données opérationnelles qui se divisent en deux sous-catégories :
- d’un côté, les données opérationnelles de gestion d’une zone ambulancière (application du plan de déploiement, période de repas, fin de quart tardive, etc.);
- de l’autre côté, celles produites lors d’une intervention auprès des patients.
En ce qui a trait aux données opérationnelles de gestion d’une zone ambulancière, elles sont pour le moment parcellaires, très compliquées à colliger et d’autant plus à exploiter. Elles sont principalement détenues par les entreprises ambulancières (incluant la Corporation d’urgences-santé) et les centres de communication santé (CCS). Il n’existe malheureusement pas de système de collecte uniformisé, mais nous y travaillons d’arrache-pied avec la mise en place de la base de données des services préhospitaliers d’urgence qui vise à se brancher directement sur les répartitions assistées par ordinateur (RAO). Toutefois, la collaboration de tous est complexe, et les résultats ne sont pas encore concluants. Nous avons également commencé une collecte des bris de service dans les zones ambulancières à partir d’un GESTRED auprès des Centres intégrés de santé et de services sociaux et des Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CISSS/CIUSSS). Les premières données devraient être disponibles d’ici la fin de l’année, et nous espérons pouvoir les rendre accessibles à la population au printemps 2024.
Concernant les données recueillies pendant une intervention auprès des patients, elles proviennent des paramédics. En effet, à chaque intervention, une déclaration de transport des usagers doit être remplie (qu’il y ait ou non un transport de l’usager) à l’aide du formulaire AS-810. Dans plusieurs régions, il est informatisé, et certains champs de ce dernier sont complétés automatiquement par la RAO des CCS. Une partie du contenu de l’AS-810 est d’ailleurs complétée à partir de la carte d’appel créée lors de chaque appel par la RAO. Ce formulaire, une fois rempli par le paramédic, sera ensuite utilisé par l’entreprise ambulancière pour facturer l’usager, puis transmis au CISSS/CIUSSS. Celui-ci aura la responsabilité d’intégrer les AS-810 dans le système d’information des services préhospitaliers d’urgence du Québec.
C’est avec ce système qu’on produit les charges de travail de chaque zone ambulancière, mais aussi qu’on alimente le tableau de bord du préhospitalier du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Évidemment, maintenant que vous comprenez la démarche, vous comprenez qu’il y a un délai entre le moment de l’intervention et celui où les données sont exploitées, soit environ 90 jours.
Dorénavant, lorsque vous observerez le tableau de bord public du MSSS qui concerne le préhospitalier, vous saurez que les données disponibles sont issues directement des AS-810.
Les données ne sont pas magiques, elles ne viennent pas de nulle part ! Alors, si vous êtes paramédic, sachez que vous pouvez faire une différence en vous assurant que les données inscrites dans l’AS-810 sont conformes à la réalité de chaque intervention.
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Nadia Drolet, conseillère aux relations avec le milieu
communications.spu@msss.gouv.qc.ca